L’Académie marquisienne se prépare à célébrer dignement son 20ème anniversaire. L’institution s’est réunie à sa maison-mère de Taiohae du dimanche 23 au mercredi 26 février afin de travailler sur différents thèmes.
* - Le devis concernant la création d’un site internet a été adopté à l’unanimité des présents ; le projet peut donc être initié.
* - Préparation des célébrations du 20ème anniversaire de l’Académie fin octobre 2020 à Nuku Hiva dont le point d’orgue serait un colloque sur les langues polynésiennes avec des participants de différentes académies régionales. En même temps que les difficultés à venir, on constate le désir d’implication de chacun.
À ce propos, tous s’inquiètent de la décision du refus de la France de ratifier la reconnaissance des langues régionales.
- Au cours de la matinée du lundi 24, l’Académie a reçu Teìki Huukena, maître tatoueur à Nuku Hiva. Très impliqué aussi dans la défense et la promotion de la langue marquisienne, le jeune auteur de deux ouvrages décrivant le patutiki a exposé son vaste projet de collecte de mots marquisiens dans les divers dictionnaires connus afin d’en faire profiter le public à plus long terme. Il a insisté sur la collaboration officielle et soutenue de linguistes connus tels Jacques Vernaudon, maître de conférences à l’UPF, l’Université de la Polynésie française. Suite à cet exposé et, en présence du directeur Toti Teìkiehuupoko, fraîchement arrivé du colloque de Wallis en fin de matinée, par acclamation générale, Teìki Huukena a été admis en qualité de membre actif au sein de l’Académie marquisienne.
Teiki HUUKENA, nouveau membre actif de l'Académie marquisienne
- Au cours de l’après-midi du lundi 24 février, l’Académie a reçu Mme Odile Simonet venue exposer son travail de recherche sur les poissons côtiers et les mammifères marins des Marquises. Un certain nombre de ces animaux ne possédant pas de nom vernaculaire, les Académiciens en ont proposé un qui leur paraissait le plus adéquat.
- Le mardi 25 au matin, sur invitation de Mme Aline Heitaa-Archier, inspectrice du premier degré, les académiciens se sont rendus à la circonscription administrative afin d’y rencontrer tous les professeurs des écoles des Marquises en charge d’élèves du cycle 1 (les tout-petits) réunis en session de travail. Les académiciens se sont présentés et ils ont fait par des ressources disponibles afin de soutenir le travail des enseignants.
La graphie liée de l’Académie est ensuite exposée à l'assemblée ; à la suite de quoi, Mme Heita-Archier déclare cette graphie désormais reconnue et utilisée par la circonscription pédagogique des Marquises. (Après le diocèse des Marquises et Mgr Pascal Chang Soï en septembre 2019, c’est désormais le système éducatif du premier degré qui adopte la graphie liée de l’Académie).
Après la réunion du mardi 25 février au matin, les académicens marquisiens, les enseignants des Marquises (cycle 1 du premier degré), leur équipe pédagogique et l'inspectrice Aline Heitaa-Archier entourée de ses collaborateurs, posent pour la photo-souvenir dans les jardins de la Cité administrative de Taiohae, siège de la circonscription.
Le mercredi 25 février 2020
En attendant le départ des académiciens vers leur île de résidence en fin de matinée, le travail continue à l’envie dans notre salle de réunion
Le jeudi 26 février 2020
Toujours à l’invitation de Mme Aline Heitaa-Archier, les académiciens de Nuku Hiva se rendent dans deux écoles où ils sont témoins des premiers pas du renouveau de l’enseignement du marquisien en cycle 1. Deux membres se rendent à l’école Patoa de Taiohae, et deux autres à Taipivai dans l’école Vaiee. En fin de matinée, tous les participants se retrouvent à la circonscription pédagogique afin de faire le point.
Le vendredi 27 février 2020
Toujours dans la même grande salle, dès 13h30, les membres de l’Académie de Nuku Hiva collaborent à la 4ème séance de traduction en marquisien d’ouvrages français à destination des élèves marquisiens. La grande nouveauté c’est que Mme Heitaa charge de les traduire aussi en anglais ses enseignants possédant une licence d’anglais, activité à laquelle Jacques Iakopo Pelleau est convié d’office. La séance de travail se déroule avec assiduité jusqu’en fin d’après-midi.
ÉPILOGUE
En dépit de la déperdition reconnue de la langue marquisienne, et en toute connaissance des causes anciennes et récentes de cette déperdition, les personnes impliquées se réjouissent de voir enfin la situation frémir dans de nombreux domaines, redonnant ainsi espoir à ceux qui, comme moi, commençaient à douter du désir profond des ènana/ènata de transmettre à leur progéniture leur langue, seul élément de la culture ancestrale encore vivant au jour le jour …
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